- ça alors, quel changement ! Quand je pense à notre installation – dit la mère Nativité Trimoulet – C’était le 14 novembre 1831, parties le matin, nous sommes arrivées à 5h de l’après-midi. Il faisait déjà nuit et lorsque nous avons allumé la chandelle nous n’avons découvert que des toiles d’araignées. La maison était très délabrée et pour supporter les rigueurs de l’hiver nous employions notre récréation à ramasser des pommes de pin et à faire des fagots pour nous chauffer. Nous avons aussitôt planté des haricots et des pommes de terre… Maintenant toujours plus de confort est nécessaire. Ils disent qu’il faut « se mettre aux normes »
- Mais, l’interrompt la Mère Saint Bernard, la propriété y gagne et elle n’a cessé d’embellir, et je vois qu’aujourd’hui encore les sœurs n’ont pas oublié ce souhait de notre Bon Père : « Courage, enfants, disait-il, plantez, alignez, décorez cette chère Solitude pour mes filles à venir, vous ferez plaisir à votre Bon Père. »
- Elles n’ont pas oublié non plus le projet de cette maison qui a toujours été un lieu de ressourcement. Moi j’aime bien leur manière de le formuler pour aujourd’hui et je crois que notre Bon Père doit se retrouver en ses filles :
« Offrir à toutes et à tous un « chez nous » dont la porte s’ouvre sur un grand jardin sacré d’où jaillit une source, celle de l’esprit de Dieu seul.
Chacun pourra s’y désaltérer, y puiser une énergie nouvelle et la rayonner. »