Ces derniers temps la R.D.Congo vit des graves difficultés causées par la guerre qui engendre l’insécurité et une pauvreté de plus en plus grandissante. Le peuple malgré les essais de revendication de ses droits, assiste impuissant face à la complexité qui entoure les causes intérieures et extérieures. Jusques à quand ? Et quoi faire ? Comment? … Tant de questions …
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
Ces derniers temps la R.D.Congo vit des graves difficultés causées par la guerre qui engendre l’insécurité et une pauvreté de plus en plus grandissante. Le peuple malgré les essais de revendication de ses droits, assiste impuissant face à la complexité qui entoure les causes intérieures et extérieures. Jusques à quand ? Et quoi faire ? Comment? … Tant de questions …
L’Église est l’une des voix qui crie sans cesse au secours ! et alerte les congolais chrétiens et toutes les personnes de bonne volonté à prendre en main son destin.
La conférence épiscopale congolaise à maintes reprises s’est adressée aux fidèles et particulièrement aux gouvernants, les invitant à prendre leur responsabilité.
Ci-dessous voici les messages du 5 décembre 2012, prévenant la guerre qui est malheureusement arrivée, et le message du 22 février 2013 avec comme point central : Ne touchez pas à la Constitution du pays!
Message du 5 décembre 2012 :
PEUPLE CONGOLAIS, LÈVE-TOI ET SAUVE TA PATRIE !
Fidélité à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale de la RD Congo
(cf. 1Ma 14, 35)
Message du Comité permanent de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) sur la situation sécuritaire dans notre pays
- Préoccupés par la montée des violences dans l’Est de notre pays, violences qui ont culminé dans la prise de la ville de Goma par les rebelles du « Mouvement du 23 Mars 2009 » (M23)
- Dans nos différents messages antérieurs, nous avons condamné le projet de balkanisation de la RD Congo, l’exploitation illégale des ressources naturelles, la prolifération de milices et groupes armés.
- La guerre dans le Nord-Kivu a entraîné d’énormes dégâts. Il s’agit notamment de la dégradation de la situation des droits de l’homme causée par le M23 et les groupes armés, de meurtres à grande échelle, de viols, d’enlèvements, d’enrôlement des mineurs dans les rangs des groupes armés, de détentions et taxations illégales, d’actes de banditisme, de destruction et de pillage du patrimoine national et des particuliers, des déplacements forcés et massifs des populations contraintes à l’errance dans des conditions inhumaines. Aujourd’hui, une partie de notre territoire échappe à notre gouvernement…Par ailleurs, nous notons au sein de la population, des frustrations dues à une gouvernance qui ne répond pas à ses attentes. Nos appartenances ethniques sont exploitées sciemment par quelques compatriotes pour leur positionnement politique. Certains « accords de paix » passés avec des groupes armés, sans concertation préalable, compromettent la souveraineté et l’intégrité de la RD Congo.
- Nous réaffirmons la souveraineté de la RD Congo et l’intangibilité de ses frontières ; nous tenons fermement à l’unité et à l’indivisibilité de la RD Congo dans ses frontières issues de la colonisation et reconnues par la communauté internationale le 30 juin 1960. L’intégrité du territoire de la RD Congo n’est pas négociable. Nous invitons instamment toute la population congolaise à l’unité nationale. Toute recherche de solution aux problèmes à l’intérieur de notre nation doit s’inscrire dans la perspective de l’unité à sauvegarder et à promouvoir en faveur de toute la population, sans privilégier aucun groupe au détriment des autres. La réconciliation nationale est à ce prix.
- Frères et sœurs Congolais, nous vous appelons tous à un sursaut patriotique. La fidélité à l’unité nationale et la sauvegarde de l’intégrité territoriale de la RD Congo constituent des devoirs sacrés pour tout Congolais. La diversité de nos ethnies est une richesse. Nous vous invitons à la vigilance afin que personne, même les élus de votre ethnie, n’instrumentalise votre identité pour vous opposer les uns aux autres en vue d’objectifs inavoués.
- À toute la classe politique congolaise, nous rappelons que la nation est en danger. Vous n’avez pas le droit de passer le temps à vous quereller autour d’intérêts égoïstes. C’est le moment de faire un front commun face au danger d’émiettement et d’asservissement de notre pays qui met en péril son existence même et celle de la nation.
- Chers frères et sœurs, les difficultés, même les plus graves, ne doivent pas nous jeter dans le désespoir et dans la résignation. Confiants en Dieu, source de toute paix véritable et grâce à un sursaut patriotique, « relevons nos têtes et dressons nos fronts ».
Fait à Kinshasa, le 05 décembre 2012
Message du 22 février 2013
Mémorandum
du Comité permanent de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo au Président de la République sur l’état actuel de la Nation
Excellence Monsieur le Président de la République,
…Toutes les forces vives de la Nation appelées au dialogue, ont à apporter leur concours dans la construction d’un Congo réellement démocratique. Mais, elles doivent s’engager sincèrement, de prime abord, dans le respect de la souveraineté nationale, de l’intégrité territoriale et de l’ordre constitutionnel.
Dans le domaine politique
Le respect de l’ordre constitutionnel doit être observé par tous. C’est le gage de la cohésion et de l’unité nationale. La CENCO est fermement opposée à toute tentative de modification de l’article 220, article verrouillé dans notre Constitution, qui stipule : « La forme républicaine de l’État, le principe du suffrage universel, la forme représentative du Gouvernement, le nombre et la durée des mandats du Président de la République, l’indépendance du pouvoir judiciaire, le pluralisme politique et syndical ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle ». A cet effet, nous nous engageons à sensibiliser la population congolaise pour qu’elle comprenne l’importance de cet article pour la stabilité du pays.
Excellence Monsieur le Président de la République,
La Nation se trouve à un tournant décisif : elle peut réussir un avenir meilleur si toutes ses forces vives s’engagent à respecter les règles de la démocratie et à observer scrupuleusement l’ordre constitutionnel. C’est pourquoi, dans le contexte qui est le nôtre, nous réaffirmons que notre Constitution, qui a fait l’objet d’un consensus national par un referendum et qui est le socle de notre démocratie, ne doit pas être modifiée en son article 220. Nous en appelons vivement à la sagesse et à la responsabilité de tous les élus.
Notre vœu est que le dialogue envisagé affronte avec courage et sincérité les préoccupations vitales de la Nation. Dans le respect des opinions des uns et des autres, que l’on promeuve le bien suprême de la Nation. La refondation morale de notre société doit demeurer au centre des préoccupations de tous, car sans éthique dans l’agir politique, il est difficile à la RD Congo de progresser et de se développer.
Avec foi et espérance en Dieu dont l’amour absolu nous est révélé de manière éminente dans la croix de son Fils Jésus-Christ, nous lui confions par l’intercession de la Vierge Marie, Notre Dame du Congo, le peuple congolais et tous ses gouvernants…
Fait à Kinshasa, le 22 février 2013