Essayer d’exprimer une expérience c’est presque comme tenter de dire l’indicible... car l’expérience d’une vie - tout au moins de la mienne - est, il me semble, comme concentrée en ce que je vis « aujourd’hui » en mon expérience actuelle, présente ; c’est comme une manière de vouloir exprimer le fond de mon âme, comme de vouloir exprimer DIEU, alors que, devant LUI l’on se tait, on reste en silence, en adoration, en admiration et dans l’amour...
QUE REPRÉSENTE POUR MOI CETTE DATE DU 25 MARS ?
Essayer d’exprimer une expérience c’est presque comme tenter de dire l’indicible... car l’expérience d’une vie - tout au moins de la mienne - est, il me semble, comme concentrée en ce que je vis « aujourd’hui » en mon expérience actuelle, présente ; c’est comme une manière de vouloir exprimer le fond de mon âme, comme de vouloir exprimer DIEU, alors que, devant LUI l’on se tait, on reste en silence, en adoration, en admiration et dans l’amour... Pour moi, la date du 25 mars est comme le symbole, la synthèse de ce que j’ai voulu et veux être toute ma vie. C’est un symbole car ce jour-là, il y a 50 ans, j’ai prononcé mon FIAT, mon OUI, mon AMOUR, en réponse à l’appel, à l’amour, que Lui, le Père-Mère Dieu m’avait déjà montré sans doute : dès le sein de ma mère, il m’a brodée... » Après les années d’études et de formation dans Je vis avec un grand enthousiasme intérieur - j’espère qu’il est aussi visible à l’extérieur - cette année qui est mon ‘année jubilaire’, car pour moi le 25 mars est seulement comme un symbole, car la célébration de l’AMOUR exige, non pas une année, mais une vie tout entière Avec grande joie, je renouvellerai le 25 mars mes Vœux, publiquement dans notre communauté paroissiale, comme le font tant de couples, au moment de leurs Noces d’Or, non pas comme renouvellement d’un premier amour, mais avec un amour bien plus solide, plus profond, avec un cœur plus amoureux et surtout, plus sûre de son amour et entièrement remise à sa volonté. C’est vrai, cet abandon à son amour, à sa volonté, a été toujours mon ‘cheval de bataille’ ; cela ne m’a pas été facile de croire à l’amour, même si c’est ce que j’ai le plus désiré et recherché, tout comme l’amour de mes frères et sœurs. Je vis passionnément cette aventure d’AIMER, de VOULOIR, de CHERCHER en tout sa volonté, Petit à petit je suis arrivée à comprendre que Dieu ne veut pas, n’a pas besoin, de ‘servantes’, de serveuses, mais d’enfants très aimés, de frères et de sœurs. J’ai saisi que ‘sa volonté’ à mon égard et à l’égard de tous, est de nous savoir heureux. Si n’importe quel père a cette aspiration et cherche à procurer le bonheur à ses enfants, combien plus ne le voudra notre Père-Dieu, comme Jésus nous l’a enseigné ! D’après cet enseignement de Jésus, je crois que la seule chose qu’il veut de nous c’est de nous voir heureuses, en paix, libres et bonnes. J’ai souvent fait l’expérience que si je ne suis pas en paix, c’est pour moi difficile d’être bonne , de faire le bien, d’aimer comme Lui aime (même si cet amour n’est qu’un pâle et timide reflet du sien), d’aimer tout le monde, d’aimer toujours, malgré tout, malgré la douleur et l’usure de chaque jour…
Heureusement, j’ai vécu avec des gens simples; je n’ai pas pu faire tout ce que je voulais, mais j’ai fait avec plaisir ce que j’ai eu à réaliser. Si je veux en regarder les fruits... je ne vois que mes mains vides, je ne perçois presque rien, malgré toute l’énergie et le dévouement dépensés... C’est peut être une agitation inutile, je n’en sais rien … tout demeure entre les mains de Dieu; mais j’ai dans mon cœur beaucoup d’amour, et c’est pourquoi je me sens heureuse, pleine de grâce, aimant beaucoup mes sœurs, aimant beaucoup les gens qui m’entourent, ces gens du Paraguay qui m’ont beaucoup appris et m’ont aidée à vivre l’Évangile ; aimant beaucoup ma famille et la province d’Espagne qui nous accueille toujours, n’importe quand nous arrivons... Ce qui me fait mal - énormément mal - c’est de voir les injustices et l’exploitation, qui causent tant de pauvreté et de souffrance parmi le peuple avec lesquel nous vivons... Mais au fond et malgré tout, CECI nous apprend à être solidaires, accueillants, patients... J’ai encore tant de choses à apprendre! Il se peut que je m’en aille sans avoir appris la moitié de la leçon; cela ne fait rien, je vais de l’avant ! J’ai beaucoup de choses à célébrer en cette année jubilaire. J’ai lu « Lévitique 25,8 et ss. » et je me suis demandé ce que signifient pour moi certaines phrases : « Année Sainte, Sacrée, année de libération, de liberté, de justice, de sainteté... » « La terre ne peut pas être vendue d’une façon définitive car la terre est à moi... » « Il nous a tirés de l’esclavage et nous veut libres, la tête haute... J’ai beaucoup réfléchi à tout cela, et à quel point je désire ardemment me libérer de mon égoïsme, me livrer à DIEU SEUL. Et cela me fait mal de constater à quel point nous sommes loin, à quel point je suis loin, de pratiquer J’ai eu du mal à croire à son amour, il ne m’a pas épargné la douleur, la souffrance ou la maladie, dans ma personne ou dans la famille, mais sa grande miséricorde est accourue à l’aide de mon peu de foi, par des gestes extraordinaires, par son amour et sa paix, par l’affection des sœurs et leur patience avec moi en tout moment... Encore une chose entre mille autres pour laquelle je dois être très reconnaissante et que je dois célébrer pour tout le reste de ma vie. Il me faut vivre, à chaque fois que le jour se lèvera pour dire merci à tout le monde, et je vous dis du fond du cœur: MERCI, Seigneur, pour la vie qui m’a tant donné, Pour bien des personnes, ce sera peut être un échec , vie absurde et inutile, mal utilisée … Il m’a confié beaucoup de talents... et pour moi... ma vie est féconde si elle est dans ses mains ; ce qui importe c’est de continuer à aimer, présente ou absente, dans la joie ou la douleur : mon chemin est sûr si je suis entre ses mains. Ce moment heureux dont je jouis, ici au Paraguay ou n’importe où, est une grâce infinie, un long chemin, pour celui qui désire se savoir dans tes mains. Aujourd’hui, plus que jamais, ce sera agréable pour toi d’accueillir mon don absolu, dans ma faiblesse, puisque dans ce qui est petit, qui ne vaut rien, c’est là que ta tendresse se donne entièrement. Un merci sincère jaillit de mon cœur, sans doute, il va te plaire, parce qu’il est petit et je désire seulement avec beaucoup d’AMOUR, sentir chaque jour tes mains de Mère-Père.
Amelia Fernández García - Communauté de Ñemby |