Je pense en particulier à la chère terre d’Irak qui, dans sa marche vers une stabilité et une réconciliation tant souhaitées, continue à être une scène de violences et d’attentats. Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient du Synode des Evêques a adressé un encouragement aux communautés catholiques en Irak et dans tout le Moyen-Orient à vivre la communion et à continuer à offrir un témoignage courageux de foi en ces régions.
MESSAGE DE SA SAINTETÉ 1er JANVIER 2011
BENOÎT XVI
POUR LA CÉLÉBRATION DE LA
JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX
LIBERTÉ RELIGIEUSE, CHEMIN VERS LA PAIX
En 2011 sera fêté le 25e anniversaire de la Journée mondiale de prière pour la paix, convoquée en 1986 à Assise par le vénérable Jean-Paul II. A cette occasion, les responsables des grandes religions du monde ont manifesté combien la religion est un facteur d’union et de paix et non de division et de conflits. Le souvenir de cette expérience est un motif d’espérance en un avenir où tous les croyants se sentent et deviennent effectivement artisans de justice et de paix.
Je pense en particulier à la chère terre d’Irak qui, dans sa marche vers une stabilité et une réconciliation tant souhaitées, continue à être une scène de violences et d’attentats. Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient du Synode des Evêques a adressé un encouragement aux communautés catholiques en Irak et dans tout le Moyen-Orient à vivre la communion et à continuer à offrir un témoignage courageux de foi en ces régions. Je remercie vivement les Gouvernements qui s’efforcent de soulager les souffrances de ces frères en humanité et j’invite les catholiques à prier pour leurs frères dans la foi qui souffrent violences et intolérances, et à leur manifester leur solidarité.
Dans ce contexte, j’ai ressenti de manière particulièrement vive l’opportunité de partager avec vous tous quelques réflexions sur la liberté religieuse, chemin vers la paix.
C’est en effet dans la liberté religieuse que se trouve l’expression de la spécificité de la personne humaine, qui peut ainsi ordonner sa vie personnelle et sociale selon Dieu : à Sa lumière se comprennent pleinement l’identité, le sens et le but de la personne. Nier ou limiter de manière arbitraire cette liberté signifie cultiver une vision réductrice de la personne humaine ; mettre dans l’ombre le rôle public de la religion signifie engendrer une société injuste, puisque celle-ci n’est pas en harmonie avec la vraie nature de la personne humaine ; cela signifie rendre impossible l’affirmation d’une paix authentique et durable de toute la famille humaine.
J’exhorte donc les hommes et les femmes de bonne volonté à renouveler leur engagement pour la construction d’un monde où tous soient libres de professer leur religion ou leur foi, et de vivre leur amour pour Dieu de tout leur cœur, de toute leur âme et de tout leur esprit (cf. Mt 22,37). Voilà le sentiment qui inspire et guide le Message pour la XLIVème Journée Mondiale de la Paix, consacré au thème : Liberté religieuse, chemin vers la paix.
Le droit sacré à la vie et à une vie spirituelle
Le droit à la liberté religieuse s’enracine dans la dignité même de la personne humaine
Liberté religieuse et respect mutuel
La liberté religieuse est à l’origine de la liberté morale.
La famille, école de liberté et de paix
Si la liberté religieuse est chemin vers la paix, l’éducation religieuse est une route privilégiée pour donner aux nouvelles générations la possibilité de reconnaître en l’autre un frère et une sœur, avec qui marcher ensemble et collaborer pour que tous se sentent comme les membres vivants d’une même famille humaine, au sein de laquelle personne ne doit être exclu.
Un patrimoine commun
La liberté religieuse n’est pas le patrimoine exclusif des croyants, mais de la famille tout entière des peuples de la terre.
La dimension publique de la religion
La liberté religieuse, comme toute liberté, tout en provenant de la sphère personnelle, se réalise dans la relation avec les autres. Une liberté sans relations n’est pas une liberté achevée.
Liberté religieuse, force de liberté et de civilisation : les dangers de son instrumentalisation
L’instrumentalisation de la liberté religieuse pour masquer des intérêts occultes, comme par exemple la subversion de l’ordre établi, l’accaparement de ressources ou le maintien du pouvoir de la part d’un groupe, peut provoquer des dommages énormes aux sociétés.
Un problème de justice et de civilisation : le fondamentalisme et l’hostilité à l’égard des croyants nuisent à la laïcité positive des États
Dialogue entre institutions civiles et religieuses
Il est fondamental que s’instaure un dialogue sincère entre les institutions civiles et religieuses pour le développement intégral de la personne humaine et l’harmonie de la société.
Vivre dans l’amour et dans la vérité
Dans l’univers mondialisé caractérisé par des sociétés toujours plus multi-ethniques et multi-confessionnelles, les grandes religions peuvent représenter un important facteur d’unité et de paix pour la famille humaine.
Le dialogue comme recherche en commun
Vérité morale dans la politique et dans la diplomatie
Au-delà de la haine et des préjugés
La liberté religieuse dans le monde
La liberté religieuse, chemin vers la paix
Le monde a besoin de Dieu. Il a besoin de valeurs éthiques et spirituelles, universelles et partagées, et la religion peut offrir une contribution précieuse dans leur recherche, pour la construction d’un ordre social juste et pacifique au niveau national et international.
La paix est un don de Dieu et en même temps un projet à mettre en œuvre, jamais complètement achevé.
Puissent tous les hommes et toutes les sociétés, à tout niveau et en tout point de la terre, faire sans tarder l’expérience de la liberté religieuse, chemin vers la paix !