Tel était le thème de l'Assemblée Régionale de la Conférence des Religieux du Brésil qui a eu lieu à São Paulo le 8 Août 2015.
Carmem Lucia, une laïque, a abordé le sujet. En tant que laïque, elle nous a donné un point de vue extérieur par rapport à la vie religieuse. Carmen est enseignante de sociologie. Elle a commencé par dire que la vocation est un choix, une décision, et qu'il n'y a pas de prophétisme sans mysticisme ni mysticisme sans prophétisme.
Prenant l'encyclique (Laudato si), du Pape François « Sur le soin de notre maison commune», elle a souligné que la mission est la tâche de tout le monde et non seulement l'affaire de quelques personnes ou d’un groupe spécifique. Toutes les religieuses doivent former un groupe avec un plan d'action pour la Pastorale des Vocations. Elles doivent repenser la vie de la communauté ainsi que la formation. Les jeunes sont à la recherche de quelque chose qui peut donner un sens à leur vie.
Avant de continuer son discours, Carmen nous a montré une vidéo sur la situation socio-politique et économique. De cette manière elle a aidé l'assemblée à comprendre les différences entre les classes sociales où la richesse est centralisée entre les mains de quelques-uns tandis que la grande majorité de la population n’a rien. Les jeunes gens appartiennent à la deuxième catégorie.
Nous devons identifier les «frontières» où la Vie Religieuse est appelée à rendre un service de transformation. Très souvent, la pastorale des vocations est plus préoccupée de trouver des vocations pour un Institut que de coopérer à la transformation de la société. La transformation nous oblige à aller de l'avant, à sortir vers les marginalisés de la société où se trouvent les jeunes. Cela suppose que nous perdions notre peur des jeunes et « laissions l’unité de thérapie intensive ».
Comment pouvons-nous être proches des jeunes? En utilisant nos idées préconçues et nos mentalités structurées ? Ou bien en regardant les choses du point de vue des jeunes et de leurs besoins ? Est-ce que notre travail pour les vocations vise à la transformation de la société ou seulement à la recherche de vocations afin de maintenir nos institutions ? Est-ce que nous voyons les jeunes à la lumière de ce qu’en disent les medias ou à la lumière de l’Evangile ? Il y a des opinions qui ne changent jamais. Où avons-nous entendu des choses semblables ?
« Les adolescents d'aujourd'hui aiment le luxe. Ils sont mal éduqués, n’ont aucun respect pour l'autorité et passent leur temps dans les rues. Ils offensent souvent leurs parents et monopolisent la conversation quand ils sont avec les personnes âgées. Ils engloutissent leur nourriture et tyrannisent leurs enseignants. » (Socrate, 500 avant J.-C.)
« Je ne vois pas d'espoir pour notre peuple si nous dépendons des jeunes frivoles d'aujourd'hui et tous les jeunes d'aujourd'hui sont certainement frivoles ... Quand j’étais enfant, on nous apprenait à être calme et à respecter nos aînés. Mais les jeunes d'aujourd'hui savent tout et ne tolèrent pas des contraintes. » (Hésiode, 800 avant J.-C.)
Augmenter le nombre des vocations est un processus lent, qui prend de trois à cinq ans. Il exige la continuité et l'accompagnement des jeunes. Nous avons besoin de connaître le monde dans lequel nous vivons et comment nous pouvons être au service de ce monde. Nous devons revoir nos structures. Voilà ce que Jésus a fait.
Nous vivons dans un monde « adulte-centrique ». Parfois nous avons peur des questions des jeunes parce que quand ils posent des questions, ils veulent savoir ce qui est mieux pour eux-mêmes. Si nous voulons transformer et former les jeunes, nous devons changer notre état d'esprit, sortir de nos cadres, voir les choses de leur point de vue, surmonter la peur et les idées préconçues et avoir un plan d'action.
Sr. Vanda, Réseau Latino-Américain