LA JOURNÉE CONTRE L’EXCLUSION

Le 21 mars on célèbre “La Journée Internationale contre la Discrimination Raciale”. Question toujours ouverte, de grande actualité ! Nous vivons dans un monde globalisé, médiatique, fait d’images, de situations qui génèrent des dissensions comme : l’immigration Rom, le chômage, les homosexuels, la pauvreté ou simplement les personnes handicapées.






LA JOURNÉE CONTRE L’EXCLUSION


 


Le 21 mars on célèbre “La Journée Internationale contre la Discrimination Raciale”. Question toujours ouverte, de grande actualité ! Nous vivons dans un monde globalisé, médiatique, fait d’images, de situations qui génèrent des dissensions comme : l’immigration Rom, le chômage, les homosexuels, la pauvreté ou simplement les personnes handicapées.


 


Le globalisation nous a ouverts à beaucoup de réalités et échanges économiques, sociaux, culturels, mais elle ne nous a pas aidés à nous ouvrir vers ce qui est différent de nous. Toutes ces réalités que nous font connaître les moyens de communication sociale réduisent peu à peu notre jugement, notre sens critique, notre capacité d’entrer dans la profondeur du problème, et sans nous apercevoir   nous créons des préjugés qui ne facilitent pas l’accueil et l’écoute.


 


Il est nécessaire de voir ces problèmes dans leur position réelle. L’immigration, par exemple, doit être considérée sous plusieurs points de vue ; le travail principal que nous avons à faire est au-dedans de nous. Combien de fois la réalité « discriminatoire » naît d’abord dans notre cœur : il suffit chez l’autre, une manière diverse d’être, de sentir, de mener une activité ou simplement de faire quelque chose autrement que comme moi je le pense, qu’en nous se crée une opinion négative sur la personne jusqu’à arriver à la discriminer ou, plus encore à l’exclure !


 


Le premier pas fondamental concret est celui de ne pas nous laisser influencer par nous –mêmes, alors nous serons capables d’être des personnes libres, nous leur laisserons l’espace légitime, en créant des liens profonds qui nous unissent et nous rendent semblables aux autres, qui nous ferons voir le monde comme une communauté de personnes diverses et complémentaires.


 


Ce cheminement que nous opérons à l’intérieur de nous, nous fait prendre conscience des idées fausses que nous avons envers l’autre qui est différent de nous. C’est un cheminement qui nous concerne tous, à divers niveaux.


 


Cette « journée particulière » que nous célébrons, est un rappel non seulement au plan social, religieux, moral, mais aussi au plan humain. Le concept de la personne et de sa dignité inclut le respect qui crée une nouvelle mentalité : l’autre ne génère plus en moi peur, méfiance, frustration, mais plutôt : « en l’accueillant et en le reconnaissant égal à moi, avec les mêmes droits et devoirs,  est la base  pour que se crée une nouvelle société ».


 


Ces derniers mois j’ai vécu dans un camp abusif de nomades Rom, une situation délicate et difficile. Une jeune femme mère de 6 enfants et en attente d’un autre, me demande d’intervenir auprès de l’Office médical familial du Quartier pour mettre en route les démarches pour une interruption de grossesse.


 


L’avortement pour beaucoup de femmes Rom est un moyen contraceptif courant. Je n’arrivais pas à me faire une raison de la situation que vivait cette « dame » (normalement lorsqu’on parle des nomades (des « bohémiennes ») on ne leur dit pas « madame » !


 


Après la troisième rencontre, j’ai senti en elle une certaine difficulté pour entreprendre cette interruption de grossesse, d’autant plus que, deux ans auparavant, elle en avait pratiqué une.


 


De mon côté, je sentais des préjugés, des réactions négatives, monter en moi. Je me suis efforcée de ne pas me laisser dominer par ces voix qui pouvaient m’empêcher de voir le problème réel de cette femme et me fermer sur moi-même. Au contraire, en écoutant cette dame j’ai pu lui dire simplement que je ne partageais pas sa décision, mais que je la respectais et que je la laissais libre.


 


 


 


Tandis que je m’éloignais de sa pauvre habitation, entourée des ses six enfants sereins et joyeux, j’avais le cœur serré en pensant à ce que devais vivre cette jeune femme de 29 ans, sans l’appui d’un mari à peine sorti de prison.


 


Quelques jours se passent, lorsque un matin, cette dame me téléphone pour m’annoncer qu’elle avait « choisi la vie » ! Avec un soupir de soulagement et de joie elle me demandait de lui procurer un landau et un trousseau pour le nouveau-né. Je l’encourageai à ne pas craindre et à faire confiance au Seigneur.


 


Il avait suffi d’être proche d’elle dans ce cas précis en la laissant libre de ses sentiments et de ses actions pour qu’elle retrouve la sérénité comme femme et comme mère.


Cette petite expérience m’a fait comprendre comment nos sentiments intérieurs d’accueil ou d’hostilité ou de rejet sont reçus, perçus par l’autre … au point de déterminer des actions et des choix dans le sens de la réalisation de la personne.


À moi, la joie inespérée de me sentir presque mère d’une nouvelle petite « bohémienne» !!


Sr Olga  Sacoccio


Communauté de Montenevoso


Roma