L’AMAZONIE

L’Amazonie est une région avec des caractéristiques particulières. Riche en sa biodiversité, elle abrite les traditions culturelles et religieuses de ses peuples mais vit sous la menace du manque de respect de la civilisation capitaliste.





L’AMAZONIE

 


L’Amazonie est une région avec des caractéristiques particulières. Riche en sa biodiversité, elle abrite les traditions culturelles et religieuses de ses peuples mais vit sous la menace du manque de respect de la civilisation capitaliste.


 


L’Amazonie appelée aussi Pan Amazonie, est limitée par le Bassin du fleuve Amazone qui prend sa source dans la cordillère des Andes, au Pérou.  Dans son cours vers l’Océan Atlantique, le fleuve parcourt 6800 kms. Il représente sur la terre, les 17% de l’eau douce non glacée. Il passe par 8 pays : la Bolivie, le Brésil, la Colombie, l’Equateur, la Guyane, le Surinam, le Venezuela et la Guyane française. On estime que dans ses eaux vivent 3000 espèces de poissons. L’Amazone a plus de 1100 affluents principaux et un grand nombre de petites rivières. Elle forme le réseau fluvial le plus étendu du monde avec 25000 km navigables.


 


La région amazonienne a une superficie de 7.500.000 km2 et représente les 43 % de la superficie de l’Amérique du Sud. Les 60% du bassin de l’Amazone se trouvent au Brésil où ils représentent 49 % du territoire du pays.


 


La forêt amazonienne représente les 34 % des forêts vierges de la planète. Elle absorbe entre 80 et 120 millions de tonnes de carbone par an. Il est de la plus grande importance de la conserver pour le climat et pour l’équilibre du système de la planète et, par conséquent, pour le présent et l’avenir de l’humanité.


 


Le centre du Bassin hydrographique de l’Amazone a été considéré, en l’an 2000, par l’UNESCO, comme Patrimoine de l’Humanité.


 


La population actuelle de la Pan Amazonie est estimée à 40 millions d’habitants qui peuvent se répartir ainsi :


 


3 millions d’indigènes appartenant à 400 peuples avec 250 langues différentes. La déprédation de la forêt affecte directement ses premiers habitants. On estime qu’au début de la colonisation il y avait plus de 5 millions d’indigènes de 900 ethnies différentes.


 


De nombreuses communautés d’ascendance africaine ; au Brésil, il y en a plus de 1000.


 


De nombreuses communautés côtières, formées de paysans, de migrants, de colons, de métis et des habitants des villes de l’Amazonie.


 


Depuis l’arrivée des colonisateurs, la population de l’Amazonie est passée par différentes périodes :


La période coloniale : installation de la mission des Jésuites, mettant l’accent au début sur la catéchisation des indiens et par l’exploitation des drogues dites du désert.


 


Le cycle du caoutchouc jusqu’au début du XXème siècle. Le développement du secteur de l’automobile et de l’industrie dépendant du caoutchouc amena les entreprises nationales et multinationales à exploiter le latex de l’Amazonie, attirant ainsi dans la région des migrants de différents lieux, spécialement du Nordeste, en recherche d’une alternative pour leur vie menacée par la sécheresse. Ce cycle prit fin quand la production asiatique fut meilleur marché que la production amazonienne.


 


Deuxième cycle du caoutchouc : pendant la seconde guerre mondiale les Etats-Unis avaient besoin du latex du Brésil. Les accords furent signés à Washington. Le gouvernement brésilien organisa une campagne et une fois de plus, les gens du Nordeste, victimes de la sécheresse émigrèrent en Amazonie.


 


Projets de développement : le gouvernement brésilien a implanté, voici quelques années, une série d’initiatives comme expériences d’agriculture et a installé la zone franche de Manaos. Cette décision fut très critiquée. Il y eut aussi des initiatives pour créer des réserves comme Acre et la Tierra media. Mais, en fait, la forêt a souffert des attaques constantes des entreprises forestières, des fabricants de papier, des entreprises minières, pharmaceutiques, agro-industrielles et hydroélectriques


 


Actuellement le projet appelé IIRSA (Intégration de l’infrastructure régionale sud-américaine) est en chemin.  Les présidents des pays latino-américains l’ont signé à Brasilia en 2000.


 


Ce projet, basé sur les intérêts économiques internationaux, a pour but d’exploiter les richesses de la région (sol, sous-sol, biodiversité, eau douce, etc.) et de les exporter facilement d’un océan à l’autre (Atlantique, Pacifique, Caraïbes), ce qui exige la construction de routes et de voies fluviales. Ce type de programme peut provoquer un changement significatif dans la biodiversité amazonienne et la perte de ressources naturelles, amener sans doute un mouvement de personnes attirées par les grands travaux mais surtout va nuire à la population indigène chaque fois plus confinée à un territoire par l’établissement de frontières et victime de la violence dans sa vision du monde et sa relation avec la Mère Terre.


 


Ces programmes du gouvernement montrent clairement la soumission du système politique aux intérêts économiques.  Une fois de plus on regarde l’Amazonie à partir d’intérêts extérieurs et non à partir de ceux de son peuple.


 


La forêt amazonienne, formée par des arbres très hauts, approximativement 30 ou 50 mètres de hauteur, est restée vierge jusqu’au début du XXème siècle. Aujourd’hui la déforestation compromet son équilibre écologique.


 


Ce n’est pas par hasard qu’à la Rencontre d’Aparecida, les évêques latino-américains prennent en compte et reconnaissent comme leurs. Les enseignements des peuples indigènes : « L’Eglise apprécie spécialement dans les peuples indigènes leur respect de la nature et l’amour de la Mère Terre comme source de nourriture, maison commune et autel du partage humain ». Les évêques adoptent une ligne d’action : « pour créer dans les Amériques, la conscience de l’importance de l’Amazonie pour toute l’humanité ». (D.A. n°472)


C’est non seulement les Amériques mais bien toute l’humanité qui doit être consciente de l’importance de l’Amazonie pour l’équilibre du système planétaire.


 


Dans ce contexte, il convient de mettre en valeur le prix reçu par D.Erwin Krautler, un des quatre gagnants du prix Right Livelihood 2010, une alternative du prix Nobel, qui honore ceux qui ont la capacité de changer des gens de la base. Erwin a reçu ce prix « pour une vie consacrée à travailler pour les droits humains et environnementaux des peuples indigènes et pour ses efforts infatigables pour sauver l’Amazonie de la destruction » comme le dit la déclaration pour l’attribution du prix. Pour D.Erwin, qui vit sous la constante menace de mort, ce fut une grande joie de recevoir ce prix : « je ne suis pas heureux pour moi-même mais pour la cause de l’Amazonie et des peuples indigènes qui méritent cette reconnaissance ».


 


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SOURCES : Pan-Amazonica : De « quintal » a « praça central do planeta » - Revista convergencia – Nov 2010.


Jornal Porantin n. 328 – Set 2010


Documento Missao na Amazonia – CNBB 2010


Amazonia – Enciclopedia Wikipedia