N’avez-vous pas été frappés, le jour du Christ-Roi, de voir dans la liturgie de ce jour que la prière qui nous initie à cette étrange royauté, c’est l’Agneau, l’Agneau immolé! L’Agneau immolé depuis le commencement du monde, et digne de toute louange, de toute gloire et de tout amour.
Oui, c’est cela, désormais nous ne sommes plus sous le signe de la terreur et de la crainte – nous sommes dans le règne de l’amour! Les catastrophes humaines sont d’abord des catastrophes divines! C’est d’abord Dieu qui est frappé, c’est d’abord Dieu qui meurt, c’est d’abord Dieu qui agonise, c’est d’abord Dieu qui est déchiré, déporté, exilé…parce que Dieu, le Dieu du Nouveau Testament, le Dieu de la Croix, le Dieu de l’Eucharistie, le Dieu du Sacré Cœur, Le Dieu qui est l’Agneau immolé depuis le commencement du monde…ce Dieu-là, c’est le Dieu-mère…une mère authentique souffre dans son enfant : avant lui, plus que lui, pour lui.
(…) L’Évangile du jugement dernier, c’est l’Évangile de l’Annonciation, l’Évangile de l’Incarnation qui veut se reproduire en nous. Et c’est cela l’Église : l’Incarnation qui se continue, qui se poursuit, afin que le visage de Dieu ne cesse jamais d’être visible à travers le nôtre.
Maurice Zundel,
Ta Parole comme une source p.413
Christ en Gloire - Notre Dame de Paris