Réflexion pour le carême 2017

L’histoire d’Esaü et Jacob

 

Le récit d’Esaü et Jacob nous présente une des meilleures histoires de réconciliation de l’Ancien Testament. (Joseph et ses frères en est une autre). Dégageons quatre parties dans cette histoire pour aider à la réflexion.

1. Esaü vend son droit d’aînesse à son frère Jacob.

Gn 25, 29-34

29 Une fois, Jacob prépara un potage et Esaü revint de la campagne, épuisé.

30 Esaü dit à Jacob: "Laisse-moi avaler ce roux, ce roux-là; je suis épuisé" -- C'est pourquoi on l'a appelé Edom. --

31 Jacob dit: ‘’Vends-moi d'abord ton droit d'aînesse ‘’.

32 Esaü répondit: "Voici que je vais mourir, à quoi me servira le droit d'aînesse?"

33 Jacob reprit: "Prête-moi d'abord serment"; il lui prêta serment et vendit son droit d'aînesse à Jacob.

34 Alors Jacob lui donna du pain et du potage de lentilles, il mangea et but, se leva et partit. C'est tout le cas qu'Esaü fit du droit d'aînesse.

 

Prenons le temps de réfléchir à cet incident. Esaü vend son droit d’aînesse pour un bol de ragoût. Est-il vraiment sérieux ? Pourquoi Jacob ne peut-il pas partager sa nourriture avec  son frère sans que celui-ci n’ait à l’échanger contre son droit d’aînesse ?

Qui a raison ? Qui a tort ? Ne jugeons pas mais poursuivons l’histoire.

2. Jacob vole la dernière bénédiction de son père.

Gn 27, 1-45

1 Isaac était devenu vieux et ses yeux avaient faibli jusqu'à ne plus voir. Il appela son fils aîné Esaü: "Mon fils!" lui dit-il, et celui-ci répondit: "Oui!"

2 Il reprit: "Tu vois, je suis vieux et je ne connais pas le jour de ma mort.

3 Maintenant, prends tes armes, ton carquois et ton arc, sors dans la campagne et tue-moi du gibier.

4 Apprête-moi un régal comme j'aime et apporte-le moi, que je mange, afin que mon âme te bénisse avant que je meure" --

5 Or Rébecca écoutait pendant qu'Isaac parlait à son fils Esaü.-- Esaü alla donc dans la campagne chasser du gibier pour son père.

6 Rébecca dit à son fils Jacob: "Je viens d'entendre ton père dire à ton frère Esaü:

7 Apporte-moi du gibier et apprête-moi un régal, je mangerai et je te bénirai devant Yahvé avant de mourir.

8 Maintenant, fils, écoute-moi et fais comme je t'ordonne.

9 Va au troupeau et apporte-moi de là deux beaux chevreaux, et j’en préparerai un régal pour ton père, comme il aime.

10 Tu le présenteras à ton père et il mangera, afin qu'il te bénisse avant de mourir."

11 Jacob dit à sa mère Rébecca: "Vois: mon frère Esaü est velu, et moi j'ai la peau bien lisse.

12 Peut-être mon père va-t-il me tâter, il verra que je me suis moqué de lui et j'attirerai sur moi la malédiction au lieu de la bénédiction."

13 Mais sa mère lui répondit: "Je prends sur moi ta malédiction, mon fils! Ecoute-moi seulement et va me chercher les chevreaux."

14 Il alla les chercher et les apporta à sa mère qui apprêta un régal comme son père aimait.

15 Rébecca prit les plus beaux habits d'Esaü, son fils aîné, qu'elle avait à la maison, et en revêtit Jacob, son fils cadet.

16 Avec la peau des chevreaux elle lui couvrit les bras et la partie lisse du cou.

17 Puis elle mit le régal et le pain qu'elle avait apprêtés entre les mains de son fils Jacob.

18 Il alla auprès de son père et dit: "Mon père!" celui-ci répondit: "Oui ! Qui es-tu, mon fils?"

19 Jacob dit à son père: "Je suis Esaü, ton premier-né, j'ai fait ce que tu m'as commandé. Lève-toi, je te prie, assieds-toi et mange de ma chasse, afin que ton âme me bénisse."

20 Isaac dit à Jacob: "Comme tu as trouvé vite, mon fils" -- "C'est, répondit-il, que Yahvé ton Dieu m'a été propice."

21 Isaac dit à Jacob: "Approche-toi donc, que je te tâte, mon fils, pour savoir si, oui ou non, tu es mon fils Esaü."

22 Jacob s'approcha de son père Isaac, qui le tâta et dit: "La voix est celle de Jacob, mais les bras sont ceux d'Esaü!"

23 Il ne le reconnut pas car ses bras étaient velus comme ceux d'Esaü son frère, et il le bénit.

24 Il dit: "Tu es bien mon fils Esaü?" Et l'autre répondit : "Oui."

25 Isaac reprit: "Sers-moi et que je mange de la chasse de mon fils, afin que mon âme te bénisse." Il le servit et il mangea, il lui présenta du vin et il but.

26 Son père Isaac lui dit: "Approche-toi et embrasse-moi, mon fils!"

27 Il s'approcha et embrassa son père, qui respira l'odeur de ses vêtements. Il le bénit ainsi: "Oui, l'odeur de mon fils est comme l'odeur d'un champ fertile que Yahvé a béni.

28 Que Dieu te donne la rosée du ciel et les gras terroirs, froment et vin en abondance!

29 Que les peuples te servent, que des nations se prosternent devant toi! Sois un maître pour tes frères, que se prosternent devant toi les fils de ta mère! Maudit soit qui te maudira, Béni soit qui te bénira!"

30 Isaac avait achevé de bénir Jacob et Jacob sortait tout juste de chez son père Isaac lorsque son frère Esaü rentra de la chasse.

31 Lui aussi apprêta un régal et l'apporta à son père. Il lui dit: "Que mon père se lève et mange de la chasse de son fils, afin que ton âme me bénisse!"

32 Son père Isaac lui demanda: "Qui es-tu" -- "Je suis, répondit-il, ton fils premier-né, Esaü."

33 Alors Isaac fut secoué d'un très grand frisson et dit: "Quel est donc celui-là qui a chassé du gibier et me l'a apporté ? De confiance j'ai mangé avant que tu ne viennes et je l'ai béni, et il restera béni !"

34 Lorsque Esaü entendit les paroles de son père, il cria avec beaucoup de force et d'amertume et dit à son père: "Bénis-moi aussi, mon père!"

35 Mais celui-ci répondit: "Ton frère est venu par ruse et a pris ta bénédiction."

36 Esaü reprit: "Est-ce parce qu'il s'appelle Jacob qu'il m'a supplanté ces deux fois? Il avait pris mon droit d'aînesse et voilà maintenant qu'il a pris ma bénédiction! Mais, ajouta-t-il, ne m'as-tu pas réservé une bénédiction?"

37 Isaac, prenant la parole, répondit à Esaü: "Je l'ai établi ton maître, je lui ai donné tous ses frères comme serviteurs, je l'ai pourvu de froment et de vin. Que pourrais-je faire pour toi, mon fils?"

38 Esaü dit à son père: "Est-ce donc ta seule bénédiction, mon père? Bénis-moi aussi, mon père!" Isaac resta silencieux et Esaü se mit à pleurer.

39 Alors son père Isaac prit la parole et dit: "Loin des gras terroirs sera ta demeure, loin de la rosée qui tombe du ciel.

40 Tu vivras de ton épée, tu serviras ton frère. Mais, quand tu t'affranchiras, tu secoueras son joug de dessus ton cou."

41 Esaü prit Jacob en haine à cause de la bénédiction que son père avait donnée à celui-ci et il se dit en lui-même: "Proche est le temps où l'on fera le deuil de mon père. Alors je tuerai mon frère Jacob."

42 Lorsqu'on rapporta à Rébecca les paroles d'Esaü, son fils aîné, elle fit appeler Jacob, son fils cadet, et lui dit: "Ton frère Esaü veut se venger de toi en te tuant.

43 Maintenant, mon fils, écoute-moi: pars, enfuis-toi chez mon frère Laban à Harân.

44 Tu habiteras avec lui quelques temps, jusqu'à ce que se détourne la fureur de ton frère,

45 jusqu'à ce que la colère de ton frère se détourne de toi et qu'il oublie ce que tu lui as fait; alors je t'enverrai chercher là-bas. Pourquoi vous perdrais-je tous les deux en un seul jour?"

 

Isaac est arrivé à la fin de sa vie. L’heure est venue qu’il donne sa bénédiction à son fils premier-né. Il appelle son premier-né Esaü pour que celui-ci reçoive la bénédiction. Mais avec l’aide de sa mère, Jacob trompe son père et reçoit la bénédiction. Quand Esaü arrive pour la recevoir, c’est trop tard. La situation est irréversible. Il se lamente. Il plaide auprès de son père pour recevoir une autre bénédiction. Mais les choses ne se passent pas ainsi. Esaü se sent blessé. Il est en colère contre son frère au point de désirer le tuer. Pendant ce temps, Jacob est sauvé par sa mère. Il s’enfuit au pays de son oncle.

Observons le comportement de Jacob. Son acte peut-il être justifié par le fait qu’Esaü lui a vendu son droit d’aînesse ? Comment voyons-nous la réaction de la mère qui favorise un fils au détriment de l’autre ? Regardons la situation d’Esaü : sa déception, sa blessure et le désir de vengeance. Peut-on dire que c’est de sa propre faute et qu’il le mérite ? Jacob n’a pas d’autre choix que de s’enfuir pour sauver sa vie et c’est ce qu’il fait, une fois de plus, sous les  ordres de sa mère.

Au pays d’Haran, il s’est mis au service de son oncle, a épousé ses filles, a eu de nombreux enfants, a accumulé des richesses et à présent il veut retourner dans son pays. Il doit repartir vers le pays où son frère l’attend pour le tuer. Il veut être reçu par son frère mais il sait que ça ne va pas être facile. Il planifie ce retour. Il envoie des messagers pour annoncer qu’il va arriver.

 

3. Jacob se prépare lui-même à rencontrer son frère Esaü.

Gn 32, 4-32

4 Jacob envoya au-devant de lui des messagers à son frère Esaü, au pays de Séïr, la steppe d'Edom.

5 Il leur donna cet ordre : "Ainsi parlerez-vous à Monseigneur Esaü : Voici le message de ton serviteur Jacob : J'ai séjourné chez Laban et je m'y suis attardé jusqu'à maintenant.

6 J'ai acquis bœufs et ânes, petit bétail, serviteurs et servantes. Je veux en faire porter la nouvelle à Monseigneur, pour trouver grâce à ses yeux."

7 Les messagers revinrent auprès de Jacob en disant : "Nous sommes allés vers ton frère Esaü. Lui-même vient maintenant à ta rencontre et il a 400 hommes avec lui."

 

8 Jacob eut grand peur et se sentit angoissé. Alors il divisa en deux camps les gens qui étaient avec lui, le petit et le gros bétail.

9 Il se dit : "Si Esaü se dirige vers l'un des camps et l'attaque, le camp qui reste pourra se sauver."

10 Jacob dit : "Dieu de mon père Abraham et Dieu de mon père Isaac, Yahvé, qui m'as commandé : Retourne dans ton pays et dans ta patrie et je te ferai du bien,

11 je suis indigne de toutes les faveurs et de toute la bonté que tu as eues pour ton serviteur. Je n'avais que mon bâton pour passer le Jourdain que voici, et maintenant je puis former deux camps.

12 Veuille me sauver de la main de mon frère Esaü, car j'ai peur de lui, qu'il ne vienne et ne nous frappe, la mère avec les enfants.

13 Pourtant, c'est toi qui as dit : Je te comblerai de bienfaits et je rendrai ta descendance comme le sable de la mer, qu’on ne peut pas compter, tellement il y en a.

14 Et Jacob passa la nuit en cet endroit. De ce qu'il avait en mains, il prit de quoi faire un présent à son frère Esaü :

15 200  chèvres et vingt boucs, 200 brebis et vingt béliers,

16 30 chamelles qui allaitaient, avec leurs petits, 40 vaches et dix taureaux, vingt ânesses et dix ânons.

17 Il les confia à ses serviteurs, chaque troupeau à part, et il dit à ses serviteurs: "Passez devant moi et laissez du champ entre les troupeaux."

18 Au premier il donna cet ordre : "Lorsque mon frère Esaü te rencontrera et te demandera: A qui es-tu? Où vas-tu? A qui appartient ce qui est devant toi?

19 Tu répondras : C'est à ton serviteur Jacob, c'est un présent envoyé à Monseigneur Esaü, et lui-même arrive derrière nous."

20 Il donna le même ordre au second et au troisième et à tous ceux qui marchaient derrière les troupeaux : "Voilà, leur dit-il, comment vous parlerez à Esaü quand vous le trouverez,

21 et vous direz : Et même, ton serviteur Jacob arrive derrière nous." Il s'était dit en effet : "Je me le concilierai par un présent qui me précédera, ensuite je me présenterai à lui, peut-être me fera-t-il grâce."

22 Le présent passa en avant et lui-même demeura cette nuit-là au camp.

23 Cette même nuit, il se leva, prit ses deux femmes, ses deux servantes, ses onze enfants et passa le gué du Yabboq.

24 Il les prit et leur fit passer le torrent, et il fit passer aussi tout ce qu'il possédait.

25 Et Jacob resta seul. Et quelqu'un lutta avec lui jusqu'au lever de l'aurore.

26 Voyant qu'il ne le maîtrisait pas, il le frappa à l'emboîture de la hanche, et la hanche de Jacob se démit pendant qu'il luttait avec lui.

27 Il dit : "Lâche-moi, car l'aurore est levée", mais Jacob répondit : "Je ne te lâcherai pas, que tu ne m'aies béni."

28 Il lui demanda : "Quel est ton nom" -- "Jacob", répondit-il.

29 Il reprit : "On ne t'appellera plus Jacob, mais Israël, car tu as été fort contre Dieu et contre les hommes et tu l'as emporté."

30 Jacob fit cette demande : "Révèle-moi ton nom, je te prie", mais il répondit : "Et pourquoi me demandes-tu mon nom  ?" Et, là même, il le bénit.

31 Jacob donna à cet endroit le nom de Penuel, "car, dit-il j'ai vu Dieu face à face et j'ai eu la vie sauve."

32 Au lever du soleil, il avait passé Penuel et il boitait de la hanche.

 

Jacob a peur de rencontrer son frère Esaü. Il envoie des messagers en avant de lui et ils reviennent lui dire qu’Esaü vient vers lui avec quatre cents hommes. Jacob craint une attaque. Il doit se protéger, et protéger ses épouses et ses enfants. Il les sépare en deux camps, ainsi que les animaux. Si un camp est attaqué, les autres auront le temps de s’échapper. Jacob a bien des raisons de craindre son frère. Le mal qu’il lui a fait était grave et il peut s’attendre à de la vengeance même après de longues années. Il se tourne vers Dieu et implore sa protection.  Il a peur d’aller plus loin. Il prévoit de gagner son frère en lui envoyant des cadeaux. Il lui fait parvenir les cadeaux par ses serviteurs et leur donne des ordres stricts sur ce qu’ils doivent dire. Ils doivent dire à Esaü que la richesse « appartient à ton serviteur Jacob. C’est un présent qu’il envoie à Monseigneur Esaü. Jacob lui-même va venir après nous ! » Jacob ne se nomme pas « frère » mais « serviteur » car il ressent qu’il n’est pas digne de ce titre. Il envoie les présents mais il reste en arrière. Plus tard dans la nuit, il fait traverser le torrent à ses épouses, ses enfants et tout ce qu’il possédait. Il ne veut toujours pas avancer. Il reste seul, là où il était. Là, il est face à lui-même.      La lutte avec l’étranger peut être une profonde expérience de Dieu, au cours de laquelle sa peur de rencontrer son frère et son désir de faire la paix avec lui se réconcilient. La hanche démise peut être le symbole de la vulnérabilité qu’il ressent  au moment d’aller vers son frère. La bénédiction qu’il reçoit montre qu’il est réconcilié avec lui-même avant d’aller se réconcilier avec son frère. Maintenant il marche en boitant.

 

4. La rencontre d’Esaü et Jacob

Gn 33,1-15

1 Jacob levant les yeux, vit qu'Esaü arrivait accompagné de 400 hommes. Alors, il répartit les enfants entre Léa, Rachel et les deux servantes,

2 il mit en tête les servantes et leurs enfants, plus loin Léa et ses enfants, plus loin Rachel et Joseph.

3 Cependant, lui-même passa devant eux et se prosterna sept fois à terre avant d'aborder son frère.

4 Mais Esaü, courant à sa rencontre, le prit dans ses bras, se jeta à son cou et l'embrassa en pleurant.

5 Lorsqu'il leva les yeux et qu'il vit les femmes et les enfants, il demanda: "Qui sont ceux que tu as là?" Jacob répondit : "Ce sont les enfants dont Dieu a gratifié ton serviteur."

6 Les servantes s'approchèrent, elles et leurs enfants, et se prosternèrent.

7 Léa s'approcha elle aussi avec ses enfants et ils se prosternèrent; enfin Rachel et Joseph s'approchèrent et se prosternèrent.

8 Esaü demanda : "Que veux-tu faire de tout ce camp que j'ai rencontré" -- "C'est, répondit-il, pour trouver grâce aux yeux de Monseigneur."

9 Esaü reprit : "J'ai suffisamment, mon frère, garde ce qui est à toi."

10 Mais Jacob dit : "Non, je t'en prie ! Si j'ai trouvé grâce à tes yeux, reçois de ma main mon présent. En effet, j'ai affronté ta présence comme on affronte celle de Dieu, et tu m'as bien reçu.

11 Accepte donc le présent qui t'est apporté, car Dieu m'a favorisé et j'ai tout ce qu'il me faut" et, sur ses instances, Esaü accepta.

12 Celui-ci dit : "Levons le camp et partons, je marcherai entête."

13 Mais Jacob lui répondit : "Monseigneur sait que les enfants sont délicats et que je dois penser aux brebis et aux vaches qui allaitent : si on les surmène un seul jour, tout le bétail va mourir.

14 Que Monseigneur parte donc en avant de son serviteur ; pour moi, je cheminerai doucement au pas du troupeau que j'ai devant moi et au pas des enfants, jusqu'à ce que j'arrive chez Monseigneur, en Séïr."

15 Alors Esaü dit : "Je vais au moins laisser avec toi une partie des gens qui m'accompagnent !" Mais Jacob répondit : "Pourquoi cela ? Que je trouve seulement grâce aux yeux de Monseigneur !"

 

Jacob a peur. Il laisse ses épouses et ses enfants derrière lui pour les mettre en sécurité. Il se prosterne sept fois avant qu’il n’atteigne son frère. Jacob s’attend à une attaque.                                Pour Esaü il n’en est rien.

Esaü courut à la rencontre de son frère,

le prit dans ses bras

l’embrassa

et tout deux pleurèrent.

 

Non seulement Esaü accueille son frère, mais également ses épouses et ses enfants. Il ne veut aucun présent de la part de son frère. Ce qu’il a lui suffit. Il veut que son frère garde pour lui ce qu’il possède. Quel contraste entre le moment où Esaü a dû vendre son droit d’aînesse pour obtenir de son frère un bol de ragoût ! On ne se souvient plus de ces moments. Ce qu’il voit maintenant, c’est son frère. Jacob implore Esaü d’accepter ses présents. Il les accepte non parce qu’il en a besoin mais parce qu’il veut faire plaisir à son frère.

Esaü propose à son frère de marcher avec lui. Mais, avec les petits enfants et les jeunes animaux, ce n’est pas possible. Jacob doit marcher à un rythme différent. Esaü n’insiste pas. Il laisse son frère aller son propre chemin. Il souhaite seulement laisser à son frère quelques-uns de ses hommes, mais tout ce dont Jacob a besoin c’est de l’amitié de son frère.

 

Lorsque vous aurez réfléchi sur cette histoire, reprenez la parabole du fils prodigue et observez les parallèles. (Lc 15, 11-32)

 

Quelques questions pour une réflexion personnelle :

  • Aujourd’hui, que vous dit cette histoire ?
  • Après la séparation des deux frères, la Bible nous raconte la vie de Jacob. Selon vous, qu’a été la vie d’Esaü ? Quelle aurait pu être le processus vécu par Esaü après avoir été déçu par son propre frère ? Nous ne pouvons pas en connaître les détails exacts. Mais, d’après la manière dont il a accueilli son frère, nous pouvons imaginer ce que cette évolution a pu être.
  • Comme nous l’avons vu dans la réflexion biblique sur l’année jubilaire, le jubilé est un temps pour nous libérer et libérer les autres. Comment cette histoire est-elle pour nous source d’inspiration pour le réaliser ?

Comentarios

I think that story of Jacob and Esau is a good reflexion about the way
of God patiently leading his guilty children till reconciliation with
God, with themselves and with one another. This is linked to the
jubilee reflexion.

Cette histoire d'Esaü et Jacob est une bonne réflexion sur la manière avec laquelle Dieu conduit patiemment ses enfants malgré leurs fautes jusqu'à ce qu'ils se réconcilient avec Dieu, avec eux-mêmes et avec les autres. Cela fait le lien avec la première réflexion biblique sur le sens du jubilé.

A sister friend made this comment: We always reflect on Jacob the chosen one. What about Esau who was capable of such forgiveness. Thanks for drawing our attention to Esau. We have much to learn from him.
Winie

A sister friend made this comment: We always reflect on Jacob the chosen one. What about Esau who was capable of such forgiveness. Thanks for drawing our attention to Esau. We have much to learn from him.
Winie