LA SEMAINE DE PRIERE POUR L’UNITE DES CHRETIENS

INTRODUCTION AU THÈME DE
L’ANNÉE 2014

Le
Christ est-il divisé?
(cf. 1 Corinthiens 1,1-17)


Dans le passage de l’Écriture choisi pour notre
réflexion de cette année, Paul débute vigoureusement ses épîtres aux
Corinthiens.
Comme le ferait une ouverture d’opéra ou le mouvement d’entrée d’une
symphonie, ce passage aborde des thèmes qui nous préparent sans aucun doute au
contenu à suivre de ces lettres. Le texte comprend trois mouvements. Tous trois
posent un fondement solide mais qui interpelle aussi nos réflexions de
chrétiens, appelés à vivre et à travailler ensemble dans les Églises et la
société d’aujourd’hui.

Dans le premier mouvement (1,1-3), Paul, avec son
compagnon chrétien s’adresse à une communauté plus importante et profondément
active, celle des chrétiens de Corinthe. Il qualifie les Corinthiens d’« Église
de Dieu », et pas seulement par conséquent de branche locale mais de pleine expression
de l’Église en cette région du monde. Paul leur rappelle qu’ils constituent un
peuple d’ « appelés » : « appelés à être saints « avec tous ceux qui invoquent
en tout lieu le nom de notre Seigneur Jésus Christ, leur Seigneur et le nôtre
». Cette expression pourrait se traduire également ainsi : « aussi bien là où
ils se trouvent que là où nous sommes ».
Ils sont donc authentiquement l’Église de
Dieu, mais en lien étroit avec tous ceux qui invoquent le Seigneur, aussi bien
en Le confessant que là où ils se trouvent. Ensuite, comme en toutes ses
lettres, Paul développe ses souhaits habituels et vigoureux de grâce et de
paix, de la part de Dieu. Dans le langage de Paul, le mot « grâce » renvoie à
la bonté de Dieu et aux dons qu’il nous a faits dans le Christ, et ce mot doit
nous amener à la reconnaissance envers Dieu et à la générosité les uns envers
les autres. La « paix » qui nous est destinée en toute plénitude et réciprocité
est communion (koinonia) en Dieu.

Où la grâce et la paix de Dieu vous apparaissent-elles présentes dans votre
Église locale, votre communauté au sens large, et votre pays?
Comment pouvez-vous dépasser le souci de votre
communauté immédiate pour vous rendre attentifs à la communauté chrétienne et
au monde dans leur ensemble?

 C’est lorsqu’il est sur le point d’appeler la
communauté de Corinthe à la tâche, que Paul entame le second mouvement de notre
texte (1,4-9) dans lequel il exprime sa reconnaissance pour « la grâce
de Dieu qui a été donnée » aux Corinthiens « dans le Christ Jésus ». Il ne
s’agit pas ici d’une simple formalité mais d’une joie authentique pour les dons
que Dieu a accordés à cette communauté. Paul continue de les affermir : « Car
vous avez été, en lui, comblés de toutes les richesses (...), si bien qu’il ne
vous manque aucun don de la grâce ».
Les Corinthiens
ont l’assurance d’être fortifiés jusqu’au bout, et que Dieu « est fidèle ». Il
nous appelle à la communion (koinonia) avec son Fils, et à tout ce que
cela implique socialement et spirituellement pour nos Églises et nos peuples.

Dans le troisième mouvement (1,10-17), Paul s’adresse
aux Corinthiens avec dureté, en leur reprochant la façon dont ils ont déformé l’Évangile
et détruit l’unité de la communauté : « Moi, j’appartiens à Paul. Moi, à
Apollos. Moi, à Céphas ». Paul n’applaudit pas même ceux qui ont proclamé le
Christ comme leur chef, parce qu’ils ont utilisé le nom du Christ pour
s’éloigner d’autres membres de la communauté chrétienne. L’invocation du nom du
Christ ne doit pas nous servir à bâtir des murailles autour de nous, car son
nom crée la fraternité et l’unité, et non les divisions.
« Le Christ est-il
divisé? » Paul ne voit pas d’inconvénient à ce que des communautés se
constituent autour de responsables forts, mais c’est dans le Christ que la
communauté doit trouver son identité fondamentale  : « Est-ce Paul qui a
été crucifié pour vous? Est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés? » Les
gens de Chloé ont vu ce genre de choses se produire chez eux, et les ont tirées
au clair.

C’est dans cet état de division que Paul appelle à se
rassembler, et à être « bien unis dans un même esprit et dans une même pensée
». Il exhorte ses lecteurs et les Corinthiens à être « tous d’accord ». Paul
voudrait-il dire que tout le monde doit célébrer et agir de la même manière ?
Nous ne le pensons pas. Ces versets ne sont pas un appel à mettre de côté
la responsabilité de Paul, d’Apollos ou de Céphas. Notre enracinement dans le
Christ nous appelle à rendre grâces pour les dons de Dieu apportés à la mission
commune de l’Église par ceux qui ne sont pas membres de notre groupe.
Reconnaître les dons de Dieu chez les autres nous rapproche dans la foi et la
mission, et nous conduit vers l’unité pour laquelle le Christ a prié, dans le
respect d’une véritable diversité de culte et de vie.

Paul souligne deux éléments essentiels de la condition
de disciple chrétien qui nous rendent fondamentalement unis au Christ : le
baptême et la croix du Christ.
Ce n’est pas au nom de Paul que nous avons
été baptisés et ce n’est pas lui qui a été crucifié pour nous; c’est dans le
Christ qu’est notre unité, et c’est de Lui que nous tenons la vie et le salut.
Il n’en est pas moins vrai que nous appartenons à tel ou tel groupe
particulier, et que nos Églises locales nous nourrissent dans la foi et nous
aident à cheminer en disciples de Jésus. Ce qui en découle, pour Paul comme
pour nous, n’est pas simplement le fait de nous sentir membre d’une Église
particulière. Il s’agit plutôt pour nous de proclamer la Bonne Nouvelle,
l’Évangile auquel nous avons répondu avec foi et dans la joie.
Il nous faut à présent partager ce message au monde. La conclusion de Paul nous incite à nous demander si nous sommes porteurs
de bonnes nouvelles en Christ les uns pour les autres, ou bien si nous
transmettons la division, y compris au nom du Christ, ce qui − pour reprendre
les mots de Paul − réduit à néant la croix du Christ.

Nous entendons également parler des gens de Chloé. C’est au moment où Chloé
est en responsabilité que ce groupe constate et désigne les conflits et
divisions de l’Église de Corinthe. Nous continuons d’avoir besoin de témoins
semblables, de femmes et d’hommes de toutes nos Églises, et de leur ministère
de réconciliation et d’unité. C’est en donnant la parole à des témoins de ce
genre que nous comprendrons mieux ce que Paul entend par une communauté ayant «
un même esprit et une même pensée » dans le Christ.

Comment comptez-vous faire, vous et votre Église, pour
discerner que vous avez le même esprit et la même pensée dans le Christ que les
autres Églises? En ce qui concerne les compréhensions différentes de la
liturgie qui existent dans les Églises de votre ville ou de votre pays, comment
votre intérêt pour ces autres pratiques cultuelles peut-il porter du fruit dans
les efforts en faveur de l’unité chrétienne visible?
Quelle mission commune entendez-vous partager avec les
autres chrétiens pour aider le monde à faire une meilleure place aux autres?

Pour conclure, si nous considérons tous les dons et bénédictions que Dieu a
manifestés en notre pays et chez nos peuples, nous sommes amenés à reconnaître
que nous devons nous traiter les uns les autres, et même la terre dont nous
tenons la vie, avec dignité et respect. Cette démarche de reconnaissance nous a
conduits à la confession de notre péché et au repentir, ainsi qu’à la recherche
de modes de vie nouveaux et durables sur terre. Elle nous a fait prendre mieux
conscience que la bénédiction de Dieu s’étend à nous tous, et qu’aucun groupe
de notre pays ne peut décider de l’utilisation des ressources nationales sans
avoir entendu et tenu compte des avis de nos concitoyens.

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