L’histoire d’un hôtel méconnu

David Victoria, négociant bordelais, naît et décède à Bordeaux (1730/1823). Propriétaire d’une indigoterie sur l’île de Saint-Domingue, la plus riche et la plus peuplée des îles françaises d’Amérique, en 1787, à son retour des Amériques, il fait à Bordeaux l’acquisition de deux vieilles maisons et de leurs jardins rue Sainte-Eulalie, aujourd’hui rue Paul-Louis-Lande. Sa fortune lui permit de se faire construire entre 1787 et 1791 un bel hôtel particulier classiquement entre cour et jardin. A sa mort, l’immeuble passe entre les mains de son épouse, qui était également sa nièce Rachel Victoria, et son fils André-Casimir. La veuve Victoria continuait d’habiter l’hôtel du même nom au 33, rue Paul-Louis-Lande à Bordeaux.

La succession compliquée entraîna la mise en vente de l’hôtel le 8 mai 1855 sur licitation à la barre du tribunal d’instance de Bordeaux. Ce fut en fin de compte l’œuvre de la Sainte Famille fondée par l’abbé Noailles qui l’emporta.

L’actuel propriétaire, l’association Le Levain, a acquis le bien en 1981 grâce à un prêt à taux zéro proposé par Mme Simone Noailles, alors adjointe du maire Jacques-Chaban-Delmas et présidente de l’association du Levain qui propose des logements temporaires à de jeunes travailleurs.

En réunissant les numéros 29, 31 et 33 de la rue Paul-Louis-Lande, tout un ensemble en pierres de tailles fut constitué ; il est accessible par un passage d’entrée décoré d’une voûte à caisson, qui donne sur une cour intérieure. L’élévation principale du corps de logis ne manque de charme, avec ses consoles à trois rangs d’acanthe, ses ferronneries élégantes et son fronton unique.

Le 19 septembre dernier, pour inaugurer la rénovation de l’Hôtel Victoria, au 33, rue Paul-Louis-Lande à Bordeaux, ils étaient tous là. Les présidents de la Région, du Département, de Bordeaux Métropole et le maire de Bordeaux ont salué le travail mené par le foyer de jeunes travailleurs Le Levain et ont promis d’investir plus d’argent pour répondre à la pénurie de logements pour les jeunes à Bordeaux.

Source : Journal « Sud-Ouest »